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La dernière nouvelle sur l'univers de Dragon Age traduite en Fr

Dragon Age day nouvelle Survol


Lors du DragonAgeDay du 4 décembre 2022, Electronic Arts avait aussi publié une nouvelle : "As we fly". Elle a finalement été traduite en fr : "Survol", la voici avec un peu de retard.
Lorsque l'on court sur les toits et dans les rues d'Antiva, un faux pas peut vous coûter la vie. Cette course se brisera-t-elle contre la tyrannie, où mènera-t-elle à la liberté ?


Survol

De Lukas Kristjanson

Dragon Age nouvelle Survol

« Les Antaam gouverneront Antiva. Et Treviso finira par ployer l’échine. »

La voix était maîtrisée, mais pas vraiment calme. La tonalité grave et légèrement éraillée était celle d’une personne qui avait l’habitude de crier des ordres. Son écho rebondissait contre les toits, magiquement amplifié grâce à des appareils abandonnés par des empires chassés depuis longtemps. Chaque jour, elle rappelait la présence de l’occupant. Quand elle se taisait, les oppressés comme les oppresseurs étaient presque déçus.

« Mon pied est prêt, Treviso. Mais je n’ai pas envie de t’écraser. Obéis. »

« Il ne doute de rien ! » Néri de Acutis, le corps sec et la chevelure argentée, essayait de prendre la voix de vitesse, sur les toits. Il bondit par-dessus la trouée d’une ruelle et pivota à l’atterrissage, attrapant au passage sa canne d’ébène posée entre les briques d’argile d’une cheminée. Cette acrobatie n’avait rien d’étonnant pour qui pouvait lire les armoiries brodées sur sa tenue de cuir. C’était un vieux Corbeau antivan, presque aussi ancien que sa faction. « Le Boucher nous nargue, mais on va lui savonner la planche. »

« Attention où tu poses les pieds, Néri », lui enjoignit sa sœur Noa, en arrivant à sa hauteur. Comme son frère, elle avait des cheveux d’argent et un corps svelte. Et de la réprobation dans la voix. « On ne savonnera rien du tout, si tu finis entre leurs pattes. » Son avertissement fut ponctué par le vacarme au-dessous d’eux. Plusieurs silhouettes solidement bâties se frayaient un chemin à travers la barricade de la ruelle. « Ils sont rapides, pour leur taille. »

« Pas assez », répondit Néri dans un sourire. « C’est pour ça qu’on peut se soucier de l’élégance. »

« Kithtaam ! » un Antaam à la peau cendreuse, imposant même parmi ses semblables, venait de hurler dans la ruelle. Ses cornes étaient presque aussi larges que le passage. Elles étaient recouvertes de peinture empoisonnée, blanche et rouge. Les deux Corbeaux le connaissaient bien. C’était Kaathrata le Fouet. Sa réputation de brutalité ne cessait de croître depuis la prise de la ville. Immobilisés par son ordre, les autres Antaam se recroquevillaient sur son passage. La peur qu’il inspirait n’était pas seulement due à son rang. « Ils courent au-dessus de vous, bande d’imbéciles ! Si vous perdez du terrain, votre dos saignera comme un steak, quand j’en aurai fini avec vous ! »

Néri fit claquer sa langue. « Pas étonnant que le Boucher soit cruel, si c’est comme ça que ses lieutenants traitent leurs hommes. »

« Les seigneurs de guerre gouvernent par la peur », répondit Noa. « On sait leur répondre. Allez ! » En se réceptionnant sur le toit suivant, elle fit tomber une tuile branlante, qui alla s’écraser sous le nez des Antaam.

« Là-haut ! » cria Kaathrata avec une joie mauvaise, les yeux rivés sur les ombres qui voletaient vers le centre-ville. Tout en menant la traque, il aboyait ses ordres. « Un bataillon, derrière moi ! Vous allez me voir fondre sur ma proie ! »

Un nouvel ordre donné du bout des lèvres emplit l’air. « L’obéissance sera récompensée, Treviso. Nous pouvons t’élever à nos côtés, ou t’anéantir. »

« Kaathrata, lui, au moins, semble croire à ce qu’il dit », poursuivit Néri, déçu. « C’est mieux quand un méchant met un peu de cœur à l’ouvrage. »

« Il n’y a plus de toits », répondit Noa, qui n’était pas d’humeur badine. Ils avaient en effet atteint le bout du maillage serré des manoirs du centre de Treviso. Leur course sur les toits s’arrêtait là. Ils étaient très haut au-dessus des canaux et des ponts bordant le marché principal, une grande place où se pressaient habituellement des marchands venus de tout Antiva. Depuis l’occupation antaam, l’activité s’était réduite, et la place était complètement vide en cette fin de journée.

« Notre ami est toujours à nos trousses », constata Néri. « Alors c’est le moment de s’envoler. »

Sur le bord du toit, un solide poteau de bois noir portait la silhouette d’un corbeau, les ailes déployées. Invisible si l’on ne savait pas où chercher, mais très utile pour qui avait l’œil aguerri. Un câble fin était fixé au sommet du poteau. Il filait dans le crépuscule, décrivant une légère pente jusqu’à l’un des ponts en contrebas.

Néri sortit une bande de cuir de sa manche et l’enroula autour du câble. « Prête ? »

« Comme toujours », dit Noa, en s’agrippant à sa taille.

Se propulsant d’un coup de pied contre le poteau, ils s’élancèrent dans le vide et glissèrent le long du câble. Avec le poids de leurs deux corps, la descente fut rapide. Ils franchirent l’espace entre le manoir et le pont de pierre bien avant les Antaam, mais la réception fut violente. Noa fit une pirouette qu’elle termina accroupie et prête à bondir, mais Néri eut plus de mal, avec sa canne entre lui et le sol.

« Mes genoux n’ont plus leur souplesse d’antan », grinça-t-il.

« Ça s’appelle la vieillesse. »

« J’ai deux ans de moins que toi. »

« Ça n’a rien à voir avec l’âge. »

« Soumets-toi, Treviso, et je te couvrirai de présents. Je t’assure qu’il veut mieux pour toi que je reste généreux. »

«Bon », dit Noa, en aidant son frère à se relever : « on leur montre comment on se soumet ? » Néri hocha la tête, et ils traversèrent le pont en courant.

Mais lorsqu’ils passèrent sous la grande et magnifique herse pour rejoindre le marché, il trébucha et dut mettre le genou par terre. Noa lui attrapa le bras, mais ses mains glissèrent et elle ne put le relever. Ils parurent soudain impuissants, comme si ce n’étaient pas seulement les Antaam qui les rattrapaient, mais leur âge.

Kaathrata atteignit l’autre côté du pont, fusillant du regard les deux Corbeaux. Avec un sourire mauvais, il fit signe à ses hommes de s’arrêter et hissa son marteau de guerre sur son épaule et le soupesant ostensiblement. « Alors, on s’essouffle ? », ricana-t-il. « Ou peut-être que le temps vous est compté, comme celui votre ville. Et bientôt, comme celui du monde. » Il jeta un regard en arrière, comme pour s’assurer que sa troupe le regardait bien, puis il chargea sur le pont. Hilare, il leva son marteau bien haut.

Néri et Noa l’observaient, depuis leur côté de la herse. Une herse peinte en noir, avec une petite silhouette de corbeau, les ailes déployées. Invisible si l’on ne savait pas où chercher, mais très utile pour qui avait l’œil aguerri. Impossible aussi de deviner les deux câbles enroulés au sol devant eux, très semblables à celui le long duquel ils venaient de glisser. Par contre, les extrémités de ces câbles n’étaient pas ancrées à un quelconque toit. Ils s’élevaient au-dessus de la herse et s’enroulaient dans ses rouages.

Noa comptait les foulées de Kaathrata, calculant sa vitesse. À l’instant où l’Antaam passa sous la herse, elle donna un coup de pied dans le levier qui la maintenait en l’air. Un geste quasiment parfait. La porte de fer tomba, entraînant avec elle les câbles qui fouettèrent le sol. L’un d’eux happa le bras de Kaathrata et tira son marteau derrière lui. L’autre s’envola en décrivant une spirale et s’enroula à la base de son torse. Il y eut un instant de silence, tandis que la charge de Kaathrata était stoppée nette. Un instant de silence avant son hurlement. Un instant pendant lequel le craquement de ses os retentit au-dessus des canaux. Cinglante humiliation pour le Fouet.

Kaathrata heurta la herse et le choc lui coupa le souffle. De l’autre côté, ses hommes se précipitèrent. Mais la herse fermée, ainsi que leur chef et ses bordées d’injures leur coupaient la route. « Levez-la ! » hurla-t-il. « Attendez... »

Les câbles se tendirent et l’enserrèrent encore davantage, cisaillant ses côtes et menaçant de le suspendre par son bras déjà tordu. Plusieurs mains se saisirent de la herse, l’empêchant d’atteindre le sol. Avec un grognement, les hommes du Fouet la soulevèrent à hauteur de poitrine, permettant à leur chef de reprendre appui par terre, même s’il était toujours empêtré dans le câble.

Néri se redressa et défroissa le cuir de la manche que Noa avait si vigoureusement attrapée.

Kaathrata leur jeta un regard meurtrier. « Un piège », articula-t-il. « Les corbeaux sont tous des lâches. »

« Des artistes », le corrigea Noa. « Ce n’est pas la même chose. »

« Vous m’avez neutralisé », poursuivit le Fouet. « Qu’est-ce que ça va vous apporter ? Le Boucher Daathrata tient votre ville. Chaque kithtaam est dirigé par un Antaam aussi fort que moi. Et bientôt, ils seront plus forts que moi. » Il ricanait, comme si un défi ne pouvait être qu’une boutade. De nouveaux soldats arrivèrent de l’autre côté du pont ; plusieurs s’approchèrent de la herse, pour la soulever entièrement. « La personne qui a écrit mon nom en bas de votre contrat d’assassins vous fait perdre votre temps. »

« Vous ? » répondit Néri, tournant un peu la tête. « Ce n’est pas vous, l’objet du contrat. »

Une explosion secoua la ville. On ne pouvait pas la voir, elle était bien trop loin. Elle venait des portes de la garnison antaam. Là où Kaathrata le Fouet stationnait ses troupes.

« Vous, vous êtes la distraction», expliqua Noa.

La voix lointaine retentit à nouveau. Il n’y avait plus d’ennui dans son intonation. On pouvait peut-être même y discerner un peu d’excitation. « Antaam ! Les Corbeaux montrent leurs serres ! Revenez, et repoussez-les ! C’est un ordre ! »

Les Antaam qui se précipitaient vers le pont s’arrêtèrent, confus. Ils semblaient tiraillés entre deux ordres : celui d’un chef de guerre lointain, et celui de leur lieutenant prisonnier.

                « Allez, du balai », leur intima Néri, les congédiant d’un geste. « Vous avez entendu le Boucher ! »

                « Et vous avez entendu Kaathrata », ajouta Noa. « D’autres sont aussi forts que lui. Le Fouet a fait son temps ! »

Ses paroles produisirent comme une onde, dans les rangs des Antaam. Ils étaient libérés. Il se faisait obéir par la peur. Et cette peur avait disparu. L’Antaam juste derrière lui, sans doute son second, fit signe aux autres de se retourner et de le suivre. Ceux qui tenaient la herse furent les derniers à partir. Ils regardèrent les Corbeaux, leur chef ligoté, puis ils lâchèrent la grille et suivirent leurs camarades.

                « Lâches ! Traîtres ! » hurla Kaathrata. « Je vous ferai tous fouet...»

La lourde porte de métal tomba, suivie du marteau que Kaathrata ne pouvait plus tenir. Il fut soulevé tout contre l’ouverture par laquelle les câbles entraient dans le mécanisme de la herse. Il lutta contre les rouages, mais à chacune de ses respirations, les câbles le serraient un peu plus. Graduellement, inexorablement, la herse atteignit le sol. Et Kaathrata le Fouet resta suspendu, là où les corbeaux pouvaient lui dévorer les yeux.

Dès l’aube, d’autres oiseaux les auraient rejoints.

***

C’était une belle journée, le marché bourdonnait d’activité, et le café bruissait de la rumeur des événements de la veille.

« Vous avez entendu ?

« Vous avez vu ? »

« Ils sont toujours là ! »

« Ils se battent pour nous ! »

Néri et Noa de Acutis savouraient leur ammazza et l’excitation de la population trévisienne.

« Tu sais qui s’est occupé du contrat ? » demanda Noa.

« Non », admit Néri. « Un autre Corbeau ou un ami. Quelqu’un qui escalade mieux les murs que nous. » Il tapota sa canne et but une gorgée. « Place aux jeunes. »

« Le Boucher continue ses messages quotidiens », dit Noa en versant beaucoup trop de sucre dans sa tasse. « Mais on l’a obligé à ralentir. La moitié de ses armes bizarres est partie en flammes. »

« Il en trouvera d’autres, même si ça ne sera pas facile. » Néri se recula dans sa chaise, pensif. « Si on affaiblit l’occupant, qu’on réussit à le pousser dans ses retranchements... Quand le nom du Boucher sera enfin sur le contrat, il n’y aura plus personne pour le remplacer. »

« Dommage », sourit Noa à travers sa boisson. « Ça me plairait de tuer quelques candidats. »

Néri lui rendit son sourire. « C’est noté. En attendant, on prépare notre message pour leur répondre. » Il leva sa tasse. « Les Corbeaux gouvernent Antiva. »

Noa lui répondit avec la sienne. « Et Treviso sera libre. »

Source : EA.com
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Dragon Age Day : 2 nouvelles inédites

Dragon Age day deux nouvelles


A l'occasion du Dragon Age day le 4 décembre 2021, la fête communautaire annuelle consacrée à l’univers Dragon Age, les scénaristes de BioWare nous ont concocté deux nouvelles exclusives dans l’univers de Thédas, à retrouver ci-dessous.

Plusieurs événements ont aussi été organisé, de nouveaux goodies Dragon Age sont sortis sur Dark Horse Direct, Gaming Heads et dans la boutique BioWare, pour en savoir plus c'est ici.

Concernant Dragon Age 4, ils ont laissé entendre qu'on en saurait plus sur leur travail dés l'année prochaine, il va encore falloir patienter !

Dragon Age Day 2021


Voici les deux nouvelles :
- Quand viendra-t-elle ?
- La flamme éternelle


Quand viendra-t-elle ?

De Brianne Battye

Dragon Age nouvelles

La Garde des ombres Evka Ivo gémit en s’appuyant contre la pierre rugueuse. L’ogre était mort. Une dizaine de flèches transperçaient sa gorge, et le côté gauche de son crâne avait été enfoncé par l’ultime coup qu’elle lui avait asséné avec son marteau de guerre. Elle pouvait se reposer quelques instants.

« Ils sont sortis », l’interpella Antoine, le Garde des ombres posté au-dessus d’elle.

« Parfait », lui répondit Evka. Les deux Gardes venaient de s’interposer entre de malheureux mineurs et cet ogre venu les tuer. Bien sûr, cela leur avait valu quelques ecchymoses. Et peut-être même une côte fêlée. Antoine se laissa glisser sur le sol à côté d’Evka, grimaçant sous la douleur. Tous deux s’étaient allongés sur le dos, regardant danser les ombres sur le plafond de la grotte.

« Nous aussi, on s’en est sortis », souffla Antoine. Il prit une pierre dans sa main et se mit à jouer avec. L’elfe ne tenait jamais en place.

« Pour cette fois. »

Antoine rit. « T’as déjà dit ça, la dernière fois qu’on a combattu un ogre. »

« C’étaient des ogres, la dernière fois. Il y en avait plusieurs. Le troisième a failli t’arracher la tête. »

« Ouais, mais j’ai pu tester une nouvelle formule ! »

Evka sourit, tandis que la puanteur corrosive de la mixture d’Antoine lui revenait dans les narines. « C’est vrai. Et t’as failli nous réduire en bouillie tous les deux. »

« Je n’avais pas dit que c’était un bon plan. » Antoine lança son caillou en l’air et le rattrapa. « Depuis, les hahl sont retournés paître dans ces champs. Il y avait des faons, la dernière fois qu’on est passés. »

« Tu te souviens des engeances, près de Kessel ? » Evka s’en souvenait bien. La présence viciée des engeances, qui avait empoisonné l’eau. Ces marécages infects, qui débordaient de boue grise. Les oiseaux qui mouraient. Les villageois qui imploraient de l’aide, entre deux quintes de toux gargouillante. Partie seule du village, Evka était tombée dans les griffes d’une horde monstrueuse.

« Tu étais malade », se rappela Antoine. « Mais tu m’as fait gagner du temps. »

« Et tu as arrêté la progression de la corruption. »

« Tu m’as dit que je te devais de la soupe. » Antoine lança à nouveau son caillou.

« Il y avait aussi ce démon, au mont Mardain. »

« Je déteste les démons », murmura Antoine.

« Il avait pas l’air de t’apprécier beaucoup non plus. »

« En attendant, notre livre a été à peine roussi. C’était un truc à suspense. On en était au dernier chapitre. » Le visage d’Antoine s’éclaira. « Et les hurlocks des confins, tu te rappelles ? Je m’en étais mieux tiré que toi. »

« J’en garde à peine une cicatrice. Moi, au moins, j’ai pas été mordue par un... c’était quoi, ce truc à la lisière d’Arlathann ?

Antoine passa brièvement sa main sur son épaule. « Je ne le sais toujours pas. Mais on a survécu. Même si on a failli y passer. »

« C’est sûr que les façons de mourir manquent pas, quand t’es Garde », poursuivit Evka.

« On a encore beaucoup de jours devant nous », contra doucement Antoine.

« Dernel a répondu à son Appel », continua Evka.

Antoine ne répondit pas. Il posa sa pierre. Il ne le savait pas.

Dernel n’était pas tellement vieux, mais la corruption de l’Enclin qui rongeait son sang – comme celui de tous les Gardes –, lui avait fait sentir que c’était la fin. Evka l’avait accompagné dans les Tréfonds, une dernière fois. Il allait mourir en combattant les monstres qui s’y trouvaient.

« Quand tu es Garde, la mort finit par te prendre, d’une façon ou d’une autre », continua Evka. « Ni toi ni moi ne savons quand elle viendra. »

« Si tu n’as pas peur, je n’ai pas peur non plus. »

Evka sentit que des engeances se déplaçaient, plus profondément dans la grotte. Ils n’avaient plus beaucoup de temps avant l’arrivée d’autres monstres. Mais ils pouvaient rester encore un peu.

« Redemande-moi », invita-t-elle.

Antoine ramassa à nouveau sa pierre, avant de la reposer. Puis il se tourna vers elle : « Evka Ivo, veux-tu m’épouser ? »

« Oui. » Et elle l’embrassa.

Source :EA.com
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La flamme éternelle

De Sylvia Feketekuty

Dragon Age nouvelles

Il y a trente ans, en 9:22 Dragon...

« Alors ? Vous m’avez dérangée pendant une expérience pour ça, Volkarin. » La plus petite des deux spécialistes de la nécromancie attrapa un monstre sifflant fait d’os et de cartilage séché dans un halo de lumière. D’un geste de la main, elle le déchiqueta. « Que veut cette maudite chose ? »

Emmrich Volkarin ajusta son épingle à cravate. « Un moment, Johanna. »

« Bien. » Johanna Hezenkoss jeta un regard noir au crâne niché dans la main d’Emmrich. « N’importe quoi, pourvu que ce crâne cesse de hurler. »

Le crâne avait commencé à crier, sans arrêt, dans sa niche de l’Ossuaire Cobalt de la Grande nécropole. Quelqu’un du service l’avait remarqué, en avait informé la Sentinelle funeste et deux spécialistes de la nécromancie avaient été dépêchés sur place.

Ils atteignirent un croisement. Emmrich plaça le crâne hurlant sur un socle. « Quels savoirs sur les morts a-t-il pu... »

« Vous m’avez déjà parlé de votre article. »

« Venez donc ! » Emmrich se retourna. « Quel genre de passion fait qu’un esprit s’élève au-dessus des autres ? Quel flot de pensées et d’émotions a pu faire revenir cette âme? »

« Que de mièvreries. »

« Vous devez admettre que c’est un exemple intéressant en matière de possession ! »

Les hurlements du crâne résonnèrent dans le couloir.

« Ce n’est qu’un esprit insignifiant trop faible pour se changer en démon. » Johanna passa sous un linteau écroulé. Des statues de cadavres bordaient le passage. D’un geste de la main, elle fit jaillir un éclair vert qui vint frapper une forme oblongue tapie tout au fond. Le démon s’enroula sur lui-même dans un nuage de fumée, alors qu’un autre éclair l’atteignit. Dans un grincement de dents, il s’effondra sur lui-même.

« Voilà. Vous devriez pouvoir effectuer votre soupir des défunts en toute sécurité. »

Emmrich ferma les yeux. Il murmura, et quand il parla, l’air vibra. « Par le souffle et l’ombre. Par la nuit éternelle. Dites-nous ce qui vous hante. »

Une lumière verte embrasa les orbites du crâne. « Une séparation. Le froid. Deux tombes, là où il devrait n’y en avoir qu’une ! »

« Fadaises. »

« Johanna ! » Emmrich s’éclaircit la voix et se tourna vers le crâne. « Dites-moi : qu’est-ce qui vous ferait trouver le repos ? »

« Emportez-moi... vers les murs noirs engloutis... près des flammes argentées... » La lueur du crâne vacilla, affaiblie. Il reprit ses cris assourdissants.

« Vous possédez un grand talent, Volkarin. » Johanna inclina imperceptiblement la tête. « Et vous avez peaufiné votre maîtrise de la manifestation sub-astrale. »

Emmrich rayonna. « Eh bien, merci. »

« Mais qu’est-ce que cette calamité geignarde veut faire dans le Temple du Croissant ? »

***

Emmrich se pencha sur un cercueil entouré de pots éclairés de flammes argentées. Il déposa le crâne à côté du corps d’une vieille femme, humblement vêtue, mais couronnée de roses blanches. Les cris cessèrent.

« Mathilde... »

« Votre femme s’est éteinte tranquillement dans son sommeil, à minuit. » Emmrich sourit. « Les archives confirment qu’elle souhaitait également que vous soyez enterrés ensemble. Vous ne serez plus jamais séparés.

Un soupir se fit entendre. Les lèvres de la vieille femme avaient-elles bougées, ou était-ce dû aux ondulations des flammes ?

Johanna se renfrogna. « Se mettre dans une telle colère, tout ça pour finir dans une autre tombe. »

« Oh, je ne sais pas. » Emmrich fit courir sa main sur le marbre blanc du cercueil. « Ce serait plutôt agréable de ressentir un amour aussi éternel. En outre, c’est aussi grâce à vous. »

« Il fallait que quelqu’un s’assure que vous n’alliez pas vous faire décapiter pendant que vous bavardiez avec les morts. »

« Les amitiés éternelles me touchent tout autant. »

« Bah ! »

Ils remontèrent vers la Grande nécropole dans un silence apaisé.

Source :EA.com
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4 histoires dans l'univers de Dragon Age

Dragon Age nouvelles

En attendant des infos sur Dragon Age 4 pendant les Game Awards 2020, l'équipe de Bioware a publié à l'occasion du Dragon Age Day quatres nouvelles inédites illustrées par 4 jolies images.

- Transmission
- Les Ombres de Minrathie
- L’éveil
- Les ruines de la réalité


Transmission

De Brianne Battye

Dragon Age nouvelles

La bête n’aurait pas dû avoir deux gueules, et pourtant... Elle n’était que dents acérées et bave pâteuse.

Le garde Lawrence dégaina son épée. « Je vais vous sortir de là. »

La naine hocha la tête.

Le monstre émit un hurlement terrifiant. La corruption avait pris le contrôle de son corps depuis longtemps et l’avaient rendu méconnaissable.

Il avait été Garde des ombres. Cela faisait vingt ans qu’il combattait l’Enclin. Cette corruption était présente en lui aussi. Un jour, il avait entendu son murmure dans ses oreilles et il sut. Une fois le moment venu, on descend sous terre pour combattre des goules jusqu’à la mort. Ou jusqu’à ce que l’on en devienne une... Quand il était descendu, ses articulations l’avaient fait souffrir. Plus aujourd’hui. Chacune de ses respirations rappelait un râle de goule. C’était donc cela. C’était la fin.

Mais il avait entendu son cri. Elle était acculée, mais se défendait pourtant courageusement, armée d'un vieux marteau de forgeron.

La bête se précipita sur elle avec des mouvements de crabe. Lawrence se retourna, lui frappa la patte d’un grand coup de bouclier et chercha à atteindre le corps du monstre. Sa propre transformation lui importait peu. Il restait fidèle à lui-même. Il ferait rempart entre elle et l’obscurité. La créature fit claquer les crocs de sa mâchoire la plus proche. Lawrence l’esquiva, fit une roulade et frappa à nouveau. Il l’entendit beugler avant de ressentir lui-même la douleur.

La naine se précipita sur la créature et, de toute ses forces, lui asséna un coup de marteau. Il plongea son épée dans le cœur de la créature, qui s’effondra.

« Je n’aurais jamais pensé sauver encore quelqu’un... »
« Je ne suis pas encore sauvée, » répondit-elle.
« Vous avez le sens de la répartie ! » s’exclama-t-il. « Je vais vous aider à sortir d’ici, euh... »
« Evka. »
« D’accord. On va vous sortir d’ici, Evka. »

Ils avançaient dans le noir, mais il connaissait le chemin. Il souffrait, mais quelqu’un comptait sur lui. Il saignait mais cela n'avait pas d'importance.
Il fut tout de même surpris de constater que son sang était gris... Étrange... Il pouvait presque entendre... Sa vision se brouilla.

« J’espérais pouvoir vous sauver... »
« Vous pouvez encore y arriver. »
« Je ne... »
« J’ai une idée, » l’interrompit Evka. « Vous me sauvez, et je sauve le prochain à votre place. »
Il sourit. « C’est d’accord. »

Elle le prit sous l’aisselle, et ils se remirent à avancer. Ce n’était plus très loin, maintenant. Ils y étaient presque... Mais quelque chose approchait. Ça grattait, ça piétinait...

Des goules.
Une fois le moment est venu, on descend sous terre pour combattre. Et mourir.
Mais ils venaient de conclure un pacte. S’il la ramenait à la surface aujourd’hui, il pourrait lui passer le flambeau. On ne devrait faire face à l’obscurité seul. Il allait l’aider à sortir d’ici. Il le fallait...

***

Les goules étaient mortes.

« Qui êtes-vous ? » demanda Evka en agrippant son marteau.
La réponse fusa entre les lèvres du garde Lawrence : « Un esprit. » « Je pouvais l’entendre. »
Ainsi, il était attiré par le mourant. Après tout ce qu’il avait fait...

« Laissez-le » aboya Evka. Elle n’allait pas l’abandonner à son sort.
« Je me nomme Persévérance. » Soulevant la main de Lawrence, l’esprit arracha l’emblème de griffon sur sa poitrine.
« Il voulait juste sauver une personne de plus... »
Evka dit d’une voix hésitante : « Si une partie de lui est encore là, dites-lui que je le ferai pour lui. »
L’esprit hocha la tête. Evka n'était pas sûre s'il s'agissait là d'un acquiescement ou d'un signe d’adieu. Le corps du garde s’effondra.
Evka s’agenouilla, serrant l’emblème dans sa main. Elle ferma les yeux de Lawrence.

« Je prends le relais. »

Source :EA.com
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Les Ombres de Minrathie

De Sheryl Chee

Dragon Age nouvelles

Il décida de s’asseoir sur une chaise, conscient que la magister n’en aurait cure.

« Cette table de jeu est privée… », objecta-t-elle en examinant l’individu affublé d’un uniforme froissé, de bottes éraflées et d’un chapeau gris souris ruisselant de pluie. « Ser… templier. »

« Je ne vais pas m’attarder », rétorqua-t-il.

La magister poussa un soupir audible. « Une autre manche, dans ce cas. » D’un geste de sa main couverte de rubis, elle fit apparaître à ses côtés un croupier tout de noir vêtu.

Tarquin passa en revue sa main, des cartes neuves et brillantes bordées de feuilles d’or qui déposaient une poudre étincelante sur ses paumes.

« Ne trouvez-vous pas ces éclats enchanteurs ? » Des pièces brillaient autour de lui, filant sur la nappe de soie écarlate. « C’est bien pour ça que vous êtes ici », déclara la magister avec un sourire poli. « N’est-ce pas ? »

« Est-ce vraiment là votre mise de départ ? À une table où les cartes sont peintes à la feuille d’or ? »

La magister fronça les sourcils. « C’est plus que six mois de solde pour toi, templier. » Elle révéla ses cartes en les posant sur la table. « Cela ne te suffit pas ? Voyons voir si ta façon de jouer me plaît. »

Tarquin montra sa propre main, puis poussa un livret au centre de la table. « Et si on faisait grimper les enjeux ? »

« Je suis certaine de ne pas savoir de quoi il s'agit », dit-elle. Tarquin remarqua pourtant un léger tremblement au coin de son œil droit.

« J’ai un contact, une dame redoutablement intelligente, qui prétend que ce livre consigne les registres financiers du trafic d’esclaves au marché noir. » Tarquin s’adossa contre l’assise en velours de sa chaise, avec l’aisance d’un escroc devant une proie naïve. « Y compris les transactions avec le culte Venatori. »

La magister laissa échapper un petit rire. « Les Venatori ont été éradiqués. »

« Vraiment ? » Pour le Magisterium, pactiser avec eux relève encore et toujours de la trahison. Et qui dit trahison, dit magister en exil, retrait de ses titres… »

La magister tapota sa lèvre inférieure avec son ongle laqué. « Tu as choisi des cartes intéressantes. » Sa voix était tranchante comme un rasoir fraîchement affûté. « Mais peut-être ne connais-tu pas bien les règles de ce jeu. »

« Je crois que je sais exactement comment on joue. »

La magister jeta le reste de ses cartes sur la table. « Des honneurs et des as. Tu as perdu, templier. » Elle se leva et se pencha vers lui. « Personne ne peut me battre avec cette main. » L’air crépitait autour de ses poings serrés, le bruit d’un mage canalisant sa puissance. « Et personne ne me menace dans mon établissement. »

Il y eut une étincelle, et on entendit le sifflement suivi du crachotement d’un sort libéré puis étouffé. La main de la magister resta en l’air ; sa magie avait été contrée.

Tarquin sourit. « Êtes-vous sûre que ce soit toujours votre établissement ? »

Pour la première fois depuis qu’elle l’avait invoqué, la magister dévisagea le croupier. « Toi… C’est impossible… », balbutia-t-elle en trébuchant en arrière. « La Vipère n’est qu’une légende. »

Tarquin glissa le fin registre dans la poche de son manteau. « Pour manipuler le système, il faut suivre vos règles. » Il s’inclina en arrière et toucha le bord de son chapeau en regardant la magister. « Le coucher du soleil est magnifique à Minrathie. Allez donc en profiter tant que vous le pouvez encore. »

« Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous voulez ? De l’or ? Du pouvoir ?

Tarquin sourit. « Nous sommes les Tévintides que vous avez oubliés. Ce que nous voulons ? »

Derrière la magister, le croupier rabattit son capuchon. « Mais tout, voyons. »

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L’éveil

De Mary Kirby

Dragon Age nouvelles

« Nous avions dix ans. Lucanis venait de terminer un livre sur les wyvernes et il ne parlait plus que de ça. Les wyvernes, du matin au soir. » Illario racontait cette anecdote avec beaucoup de légèreté et d’assurance pour quelqu’un qui se trouvait balloté sur l’épaule de Viago et dont les pieds ne touchaient pas le sol.

Viago soupira et arrangea Illario un peu différemment sur son dos. Ils atteignaient l’escalier menant aux chambres du casino.

Ce dernier appartenait à la maison Cantori, et Teia avait donné congé au personnel. Les fenêtres et les miroirs étaient tous recouverts de lourd velours noir pour empêcher les âmes errantes de se perdre. Les tables habituellement dédiées aux jeux de cartes et de dés avaient été débarrassées et ornées d’arrangements floraux somptueux composés de grâces cristallines pour la séparation et d’embrium pour soulager un cœur douloureux. Leur parfum enveloppait la peau et les vêtements mais n’était pas assez doux pour dissimuler l’affreuse odeur d’alcool qui émanait d’Illario Dellamorte. Teia en était reconnaissante au Créateur.

« Il y avait tant de bardanes sur mon corps que tout ce que je touchais me restait collé aux doigts. Lucanis était recouvert de boue de la tête aux pieds. Catarina me regardait, bouche bée. » Illario rit. Personne ne sut si ses genoux cédèrent sous son poids ou s’il décida tout simplement d’arrêter de marcher, mais Illario s’écroula sur les escaliers en entraînant Viago dans sa chute.

Viago jura dans sa barbe et essaya de relever l’homme corpulent, mais sa veste en samit noir rendait la tâche impossible. Viago pensa alors qu’il aurait dû opter pour le plan A : administrer un somnifère à Illario dans le bar et le cacher sous un drap. Mais de ses yeux noirs et profonds, Teia l’avait supplié de s’occuper de l’ivrogne malodorant et… Viago soupira et laissa de nouveau échapper un juron. Pendant un instant, il visualisa à quoi ressemblerait Illario en train de ronfler au milieu de l’escalier. Mais Teia le tuerait. Peut-être même s’en chargerait-elle personnellement.

« C’était mon cousin, mais nous étions plutôt comme des frères. Il se retrouvait toujours dans des situations épineuses. Et j’étais toujours là pour lui, vous voyez ? Toujours. » La voix d’Illario se mit alors à trembler d’émotion. « Maintenant, je n’ai plus personne à suivre. »

Viago poussa un soupir et s’accroupit pour aider le soiffard à se relever en laissant échapper un léger grognement de douleur.

« Ç’aurait dû être moi. » Illario prononça ces derniers mots avec amertume. Son histoire semblait toucher à sa fin. Il avait répété ce discours tel un acteur travaillant depuis des heures pour une pièce particulièrement ardue. Il avait peu à peu perdu son sang-froid et semblait désormais avoir croisé la route d’un troupeau de druffles, et perdu le combat.

Viago enjamba les dernières marches et essaya d’ouvrir la porte de la chambre la plus proche. Pendant une seconde qui lui parut une éternité, il eut peur de devoir forcer la serrure, mais la porte finit par s’ouvrir. Il traîna Illario jusqu’au lit et le lâcha comme il l’aurait fait avec un cadavre.

« Est-ce que je vous ai parlé de la fois où Lucanis m’a emmené chasser la wyverne ? », demanda Illario tandis que Viago mouillait un mouchoir à l’aide d’une de ses fioles. Avant qu’il n’eût le temps de se lancer dans un autre récit interminable, Viago appliqua rapidement le mouchoir sur son nez et sa bouche. Illario perdit immédiatement connaissance.

« Une autre fois, peut-être », répondit Viago avant de quitter la pièce.

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Les ruines de la réalité

De John Dombrow

Dragon Age nouvelles

Quelque chose n’allait pas dans la forêt d’Arlathann. Strife en eut la certitude lorsqu’il esquiva une branche qui essayait de le décapiter. Les feuilles durcies s'étaient transformées en lames dentelées. Il leur abandonna un bout d’oreille afin de sauver son crâne.

Pourtant, ce n’était pas tellement la douleur qui inquiétait l’Elfe à la chevelure argentée. Ni même la confusion des trois derniers jours qu’il venait de passer dans la forêt, complètement perdu. Il avait marché plein nord, pour finalement s’apercevoir qu’il allait au sud. Ni le fait qu’il avait vu le soleil se lever et se coucher une seule fois... Il n’avait pas paniqué non plus en constatant que sa vieille carte de la forêt d’Arlathann, détaillant la moindre sente, grotte ou ruine elfique et jusqu’alors jamais prise en défaut, ne lui était plus d’aucune utilité... Un ravin qu’il contournait auparavant en une heure en nécessitait désormais cinq. Il lui semblait que le paysage lui-même s’était étiré. Transformé. Même la branche qui avait essayé de séparer sa tête de son corps ne l’alarmait pas outre mesure. Il avait déjà eu affaire à des sylvans, des arbres possédés par les démons de la colère. Il savait comment réagir. Ce qui avait le mérite d’inquiéter Strife, c’était l’elfe qu’il voyait foncer sur lui.

C’est-à-dire lui-même. Strife. Il avançait à travers les ronces, esquivant les pièges de la forêt sanguinaire avec des mouvements familiers. C’était son clone. L’autre elfe se dissimula derrière une ancienne colonne de pierre couverte de lierre, consultant un journal de cuir... Le journal que Strife avait entre les mains. C’était une relique que l’on se transmettait de génération en génération dans le clan Morlyn. Leur archiviste l’avait offert à Strife le mois dernier, lorsque de nouvelles lignes avaient commencé à apparaître. De mystérieux paragraphes s’étaient griffonnés d’eux-mêmes, évoquant des ruines sacrées dans la forêt d’Arlathann, abritant un artefact légendaire.

C’était l’objet que Strife était en train de contempler. En face de lui, son double en faisait autant. Ils étaient tous les deux absorbés par une statue de la déesse elfique Ghilan’nain tenant une figurine de hahl en cristal, exactement comme la décrivait le journal.

« Qu’est-ce que tu veux ? » Ce fut tout ce qu’il trouva à demander à son double. Il ne reçut aucune réponse. Une branche aux angles menaçants s’était glissée derrière l’autre elfe. Le craquement du bois lui donna le temps de plonger pour se protéger... C’est à ce moment-là que Strife comprit que la forêt lui réservait le même sort. Crac ! Avec une étrange sensation de déjà-vu, il y eu un craquement derrière lui, tandis qu’une branche coupante comme un rasoir manquait de l’empaler.

« C’est une illusion, » grogna-t-on près de lui. « Une sorte de mirage. Ou d’écho. » En se retournant, Strife vit un loup grésillant d’énergie magique. La lueur s’effaça et Irelin, sa compagne elfe métamorphe, se matérialisa à la place du loup. « Il m’est arrivé la même chose hier. J’ai vu une meute de loups. En fait, ils étaient tous des doubles de moi. »

« Quoi ? Je t’ai vue il y a une heure. »

« Moi, ça fait quatre jours que je ne t’ai pas vu. » Les deux elfes se regardèrent avec un effroi partagé : une magie ancienne était à l’œuvre. Vieille de plusieurs millénaires. « Vite, avant que ça ne se dissipe. Pars à gauche ! »

Strife se mit à courir vers la gauche, espérant qu’Irelin savait ce qu’elle faisait. Son double l’imita, attirant l’attention des sylvans enragés. Apparemment, le plan consistait à se comporter comme un appât.

« Je ne suis pas un appât ! », protesta bruyamment Strife.

« Tu n’es pas tout seul ! On se retrouve au campement ! » Sur ces mots, Irelin se métamorphosa en aigle gigantesque et s’élança vers l’azur. Tandis que les deux Strife attiraient l’attention des arbres sanguinaires, Irelin fondit sur la figurine. D’un coup de serres, elle l’attrapa dans les mains de Ghilan’nain. La statue résistait, mais Irelin était résolue. Avec un cri de colère, elle arracha l’artefact et s’éloigna dans le ciel.

Le deuxième Strife disparut. Les sylvans se turent. Le sortilège était rompu. Mais Strife savait reconnaître un présage.

Quelque chose n’allait pas dans la forêt d’Arlathann.

Source : Ea.com
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