Dragon Age : Le Trône volé

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Résumé

Lorsque la bien-aimée Reine Rebelle est assassinée, son fils Maric entreprend de la venger. La nation de Ferelden, qui avait jadis prospéré sous le règne de sa famille, souffre désormais sous le joug cruel des envahisseurs orlésians.
Maric devient bientôt le chef de l’armée rebelle déter-minée à arracher Férélden des mains d’un tyran étranger. Seulement aidé de deux vrais alliés – le taciturne hors-la-loi Loghain et la magnifique guerrière Dame Rowan – le Prince Maric doit accomplir son destin et se jeter dans la bataille afin de reconquérir le trône volé.


Informations bibliographiques

Titre : Le Trône Volé, Volume 1
Editeur : Milady
Auteur : David Gaider
Langue : Français
Date de parution : septembre 2009
Collection : Fantasy Poche
Format : 11cm x 18cm
Pages : 446
Prix : 8.00 € (à sa sortie)
Où l'acheter : Fnac, Amazon...


Dragon Age: Le Trône volé de David Gaider

rédigé par Vahron (publié avec son aimable autorisation)
Avant de commencer, je tiens à préciser que je ne suis pas un gros lecteur, pas même de fantasy. J’avais juste envie de partager mon avis sur ce livre, mais cet avis sera à tempérer si vous êtes un expert du genre. Ne pas considérer ce billet comme une vraie critique, c’est plutôt un ressenti personnel posé à froid.

Présentation
Voici donc ma dernière lecture, Dragon Age : le Trône Volé (The Stolen Throne, en VO), paru en version française au début du mois. Pour les trois du fond qui l’ignorent encore, Dragon Age est la nouvelle licence heroic-fantasy de Bioware. Le gros morceau étant bien sûr un RPG, Dragon Age : Origins, prévu sur PC et consoles le 6 novembre prochain. Ses développeurs placent de grands espoirs en leur nouvelle franchise, n’hésitant pas à nous la présenter comme “le successeur spirituel de Baldur’s Gate“, rien que ça. Et donc, en plus d’un jeu vidéo matraqué avec de gros moyens publicitaires et des dizaines de clips vidéo sur fond de Marilyn Manson (!), voici venir un livre qui se propose de développer un peu l’univers de cette nouvelle licence à travers une préquelle. En effet, il se situe plusieurs années avant Origins et raconte une histoire inédite plus ou moins reliée au jeu (certains personnages devraient y réapparaître).

On ne peut pas dire que la couverture donne franchement envie : de la publicité pour le jeu “en veux-tu en voilà”, le nom d’un auteur parfaitement inconnu en taille ridiculement grosse (plus grosse que le logo Dragon Age !), un dessin pas spécialement inspiré ni réussi… Bref, a priori, ce n’est pas le genre de livre dont on donnerait cher en le voyant comme ça dans une librairie. Surtout que la littérature de jeux vidéo part toujours avec un a priori négatif, hélas trop souvent justifié. Soyons honnêtes, la majeure partie de ces livres sont purement et simplement de la diarrhée noircie à l’encre, issue du marketing, et conçue pour des fanboys aveugles prêts à acheter n’importe quoi en connaissance de cause.

Et pourtant ! 446 pages plus tard, c’est pour moi une évidence, Le Trône Volé est tout simplement le meilleur livre issu d’un jeu qui me soit jamais passé dans les mains. Et même mieux : sans être une oeuvre inoubliable, c’est un bon petit bouquin de fantasy, et chose assez rare pour être soulignée, il est tout à fait acceptable si on le prend sans son jeu. Comment est-ce possible ?


Mon avis
En deux mots : classique, mais efficace.

Classique, parce que l’univers décrit a beau être inédit, il répond à tous les codes du genre médiéval-fantastique d’inspiration Tolkien-esque. Le royaume de Férélden est donc peuplé d’humains, de nains et d’elfes, chacun répondant à peu près à ce qu’on attend de leur race. Seule maigre originalité : les elfes sont ici la race inférieure, réduits en esclavage il y a plusieurs siècles et ayant presque tous abandonné leur culture et leurs traditions ancestrales. Pour tout le reste, on tient un mélange de high-fantasy (avec une magie puissante, mais étroitement surveillée) qui rappelle beaucoup Warhammer et autres Royaumes Oubliés, avec un accent tout de même prononcé pour la violence et l’absence de lignes morales bien nettes. Dans Dragon Age, rares sont les personnages totalement bons ou mauvais, et ceux qui le sont le payent de leur vie ou apprennent rapidement que pour parvenir à leurs fins, il faudra faire des choix et parfois accepter l’inacceptable. Cette caractéristique vaut tout au long du récit, et on devrait également la retrouver dans Origins.

La quête du héros est également d’une grande banalité : une quête de vengeance, épique comme il se doit bien sûr, avec son équipe improbable de personnages hétéroclites croisés par hasard et ayant chacun leur propre objectif, et son lot de voyages, de grandes batailles, de complots, de renversements, de trahisons et d’actes de bravoure. L’auteur aligne un par un et méthodiquement tous les clichés du blockbuster à la Seigneur des Anneaux. Tout y passe, de la visite d’une grotte aux araignées aux intrigues de cour en passant par le feu de camp dans les marais, et les retournements de situations sont prévisibles dix kilomètres à l’avance. Et bien sûr, il y a un dragon à la fin, même s’il n’a pas le rôle auquel on s’attendrait. Bref, sur ce point, le Trône Volé ne surprend pas et se montre même un brin décevant. J’imagine que la même critique reviendra peu ou prou pour le jeu vidéo.


Loghain Mac Tir, hors-la-loi et tacticien hors pair, devenu rapidement un incontournable sur qui tout le monde se repose. Mais que fera-t-il quand il prendra conscience de son influence ?

Alors qu’est-ce qui en fait à mes yeux un bon livre ? Cela tient à peu de choses, en vérité.

D’abord, comme je le disais, il a le bon goût d’être autosuffisant : nul besoin d’être intéressé par le jeu vidéo pour le comprendre entièrement, même si s’intéresser à l’un profite à l’autre, évidemment. Les terres de Férélden, leur peuple, leur culture et le contexte historique sont suffisamment bien présentés pour que n’importe qui puisse apprécier le livre comme une oeuvre indépendante sans avoir à éplucher un wiki ou un jeu vidéo pendant des heures. C’est tout de même fort plaisant. Ensuite, le récit est bigrement efficace. Ce qu’il fait, il le fait bien, et si son style n’a pas de qualité majeure, il n’a pas non plus de défaut rédhibitoire. Jamais trop dépouillé ni trop verbeux, il m’a paru dans l’ensemble bien équilibré entre dialogues, narration et description.

Le rythme de l’action est quant à lui effréné. Les héros traversent la totalité du pays en large et en travers, les morts se comptent par centaines et sont toujours spectaculaires et gore (à ce sujet : le degré de violence est loin d’être insoutenable, mais on n’est clairement pas dans la littérature pour enfants non plus). C’est bien simple, il se passe quelque chose d’important à presque chaque page, et on n’a pas le temps de s’ennuyer. Cela rend la lecture plutôt facile à aborder pour un petit lecteur comme moi, et on se surprend à arriver au bout beaucoup plus vite qu’on l’aurait cru. Cela renforce d’autant plus l’impression que la fin aurait gagné à être un peu moins vite expédiée, d’ailleurs, mais je chipote.

C’est surtout pour construire des personnages forts et des relations complexes entre eux que David Gaider illustre vraiment tout son talent. Il faut dire que dans ce domaine, le bonhomme a du pedigree : entré chez Bioware en 2000, il a écrit les dialogues de Baldur’s Gate II et son extension Throne of Baal, de Neverwinter Nights et de Star Wars Knights of the Old Republic, excusez du peu. Il est en outre le scénariste principal de Dragon Age : Origins, ce qui devrait garantir la cohérence et la continuité entre les deux oeuvres. Pour le Trône Volé, il a composé un lot de personnages centraux riches et très travaillés. Que ce soit le personnage central lui-même, le Prince Maric à l’enthousiasme et à la morale inébranlables, ou même des secondaires comme Severan le mage ambitieux et pas si dévoué que ça à son roi, chacun a un passé propre et une personnalité bien marquée, ainsi qu’une bonne raison d’être impliqué dans la reconquête du trône. Les héros se croisent, se rapprochent et se séparent dans un tourbillon de sentiments superbement mis en scène, à travers des dialogues écrits avec toute la finesse, la justesse et le savoir-faire de Bioware dans ce domaine. On prend un plaisir fou à suivre l’évolution de leurs relations, de leur caractère et de leurs motivations, qui ne seront pas du tout les mêmes au début et à la fin de l’histoire. En effet, leur quête se révèlera bien plus coûteuse que tout ce qu’ils auraient pu imaginer, et tous devront à un moment ou un autre y laisser une partie d’eux-mêmes. Car encore une fois, Dragon Age, c’est dark, et on n’y tolère pas les happy ends. Ou bien pas sans une lourde contrepartie.


Loin d’être une bouse comme sa couverture le laisserait croire, Dragon Age : le Trône Volé réussit son double pari : proposer un livre issu d’un jeu vidéo de qualité, et donner envie d’acheter le jeu à sa sortie le 6 novembre prochain. Classique mais rondement mené, il propose une aventure épique aux airs de déjà-vu, mais pourtant passionnante, servie par des personnages attachants et une succession de scènes fortes. Ca n’est certainement pas le livre de l’année, évidemment, mais vendu à un prix dérisoire, il constituera un très bon en-cas pour tout amateur de fantasy, et pourrait même faire une excellente initiation pour les autres.

source: blogs.wefrag.com/Vahron


Bonus: Fan art The O.G. of Fereldanby ~QuizzicalKisses
Maric et Loghain

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3 commentaires:

  1. Et comme d'habitude , ils ont pas traduit la suite ces andouilles * je reste polie*

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    1. Je suis tout à fait d'accord avec toi, et ce n'est pas faute d’avoir demandé plusieurs fois aux Éditions Milady/Bragelonne.

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  2. C'est dommage car le Trône volé était chouette à lire et comme dit dans l'article: efficace.
    L'univers de Dragon Age est extrêmement intéressant.

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