Dragon Age Day : 2 nouvelles inédites

Dragon Age day deux nouvelles


A l'occasion du Dragon Age day le 4 décembre 2021, la fête communautaire annuelle consacrée à l’univers Dragon Age, les scénaristes de BioWare nous ont concocté deux nouvelles exclusives dans l’univers de Thédas, à retrouver ci-dessous.

Plusieurs événements ont aussi été organisé, de nouveaux goodies Dragon Age sont sortis sur Dark Horse Direct, Gaming Heads et dans la boutique BioWare, pour en savoir plus c'est ici.

Concernant Dragon Age 4, ils ont laissé entendre qu'on en saurait plus sur leur travail dés l'année prochaine, il va encore falloir patienter !

Dragon Age Day 2021

Voici les deux nouvelles :
- Quand viendra-t-elle ?
- La flamme éternelle


Quand viendra-t-elle ?

De Brianne Battye

Dragon Age nouvelles

La Garde des ombres Evka Ivo gémit en s’appuyant contre la pierre rugueuse. L’ogre était mort. Une dizaine de flèches transperçaient sa gorge, et le côté gauche de son crâne avait été enfoncé par l’ultime coup qu’elle lui avait asséné avec son marteau de guerre. Elle pouvait se reposer quelques instants.

« Ils sont sortis », l’interpella Antoine, le Garde des ombres posté au-dessus d’elle.

« Parfait », lui répondit Evka. Les deux Gardes venaient de s’interposer entre de malheureux mineurs et cet ogre venu les tuer. Bien sûr, cela leur avait valu quelques ecchymoses. Et peut-être même une côte fêlée. Antoine se laissa glisser sur le sol à côté d’Evka, grimaçant sous la douleur. Tous deux s’étaient allongés sur le dos, regardant danser les ombres sur le plafond de la grotte.

« Nous aussi, on s’en est sortis », souffla Antoine. Il prit une pierre dans sa main et se mit à jouer avec. L’elfe ne tenait jamais en place.

« Pour cette fois. »

Antoine rit. « T’as déjà dit ça, la dernière fois qu’on a combattu un ogre. »

« C’étaient des ogres, la dernière fois. Il y en avait plusieurs. Le troisième a failli t’arracher la tête. »

« Ouais, mais j’ai pu tester une nouvelle formule ! »

Evka sourit, tandis que la puanteur corrosive de la mixture d’Antoine lui revenait dans les narines. « C’est vrai. Et t’as failli nous réduire en bouillie tous les deux. »

« Je n’avais pas dit que c’était un bon plan. » Antoine lança son caillou en l’air et le rattrapa. « Depuis, les hahl sont retournés paître dans ces champs. Il y avait des faons, la dernière fois qu’on est passés. »

« Tu te souviens des engeances, près de Kessel ? » Evka s’en souvenait bien. La présence viciée des engeances, qui avait empoisonné l’eau. Ces marécages infects, qui débordaient de boue grise. Les oiseaux qui mouraient. Les villageois qui imploraient de l’aide, entre deux quintes de toux gargouillante. Partie seule du village, Evka était tombée dans les griffes d’une horde monstrueuse.

« Tu étais malade », se rappela Antoine. « Mais tu m’as fait gagner du temps. »

« Et tu as arrêté la progression de la corruption. »

« Tu m’as dit que je te devais de la soupe. » Antoine lança à nouveau son caillou.

« Il y avait aussi ce démon, au mont Mardain. »

« Je déteste les démons », murmura Antoine.

« Il avait pas l’air de t’apprécier beaucoup non plus. »

« En attendant, notre livre a été à peine roussi. C’était un truc à suspense. On en était au dernier chapitre. » Le visage d’Antoine s’éclaira. « Et les hurlocks des confins, tu te rappelles ? Je m’en étais mieux tiré que toi. »

« J’en garde à peine une cicatrice. Moi, au moins, j’ai pas été mordue par un... c’était quoi, ce truc à la lisière d’Arlathann ?

Antoine passa brièvement sa main sur son épaule. « Je ne le sais toujours pas. Mais on a survécu. Même si on a failli y passer. »

« C’est sûr que les façons de mourir manquent pas, quand t’es Garde », poursuivit Evka.

« On a encore beaucoup de jours devant nous », contra doucement Antoine.

« Dernel a répondu à son Appel », continua Evka.

Antoine ne répondit pas. Il posa sa pierre. Il ne le savait pas.

Dernel n’était pas tellement vieux, mais la corruption de l’Enclin qui rongeait son sang – comme celui de tous les Gardes –, lui avait fait sentir que c’était la fin. Evka l’avait accompagné dans les Tréfonds, une dernière fois. Il allait mourir en combattant les monstres qui s’y trouvaient.

« Quand tu es Garde, la mort finit par te prendre, d’une façon ou d’une autre », continua Evka. « Ni toi ni moi ne savons quand elle viendra. »

« Si tu n’as pas peur, je n’ai pas peur non plus. »

Evka sentit que des engeances se déplaçaient, plus profondément dans la grotte. Ils n’avaient plus beaucoup de temps avant l’arrivée d’autres monstres. Mais ils pouvaient rester encore un peu.

« Redemande-moi », invita-t-elle.

Antoine ramassa à nouveau sa pierre, avant de la reposer. Puis il se tourna vers elle : « Evka Ivo, veux-tu m’épouser ? »

« Oui. » Et elle l’embrassa.

Source :EA.com
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La flamme éternelle

De Sylvia Feketekuty

Dragon Age nouvelles

Il y a trente ans, en 9:22 Dragon...

« Alors ? Vous m’avez dérangée pendant une expérience pour ça, Volkarin. » La plus petite des deux spécialistes de la nécromancie attrapa un monstre sifflant fait d’os et de cartilage séché dans un halo de lumière. D’un geste de la main, elle le déchiqueta. « Que veut cette maudite chose ? »

Emmrich Volkarin ajusta son épingle à cravate. « Un moment, Johanna. »

« Bien. » Johanna Hezenkoss jeta un regard noir au crâne niché dans la main d’Emmrich. « N’importe quoi, pourvu que ce crâne cesse de hurler. »

Le crâne avait commencé à crier, sans arrêt, dans sa niche de l’Ossuaire Cobalt de la Grande nécropole. Quelqu’un du service l’avait remarqué, en avait informé la Sentinelle funeste et deux spécialistes de la nécromancie avaient été dépêchés sur place.

Ils atteignirent un croisement. Emmrich plaça le crâne hurlant sur un socle. « Quels savoirs sur les morts a-t-il pu... »

« Vous m’avez déjà parlé de votre article. »

« Venez donc ! » Emmrich se retourna. « Quel genre de passion fait qu’un esprit s’élève au-dessus des autres ? Quel flot de pensées et d’émotions a pu faire revenir cette âme? »

« Que de mièvreries. »

« Vous devez admettre que c’est un exemple intéressant en matière de possession ! »

Les hurlements du crâne résonnèrent dans le couloir.

« Ce n’est qu’un esprit insignifiant trop faible pour se changer en démon. » Johanna passa sous un linteau écroulé. Des statues de cadavres bordaient le passage. D’un geste de la main, elle fit jaillir un éclair vert qui vint frapper une forme oblongue tapie tout au fond. Le démon s’enroula sur lui-même dans un nuage de fumée, alors qu’un autre éclair l’atteignit. Dans un grincement de dents, il s’effondra sur lui-même.

« Voilà. Vous devriez pouvoir effectuer votre soupir des défunts en toute sécurité. »

Emmrich ferma les yeux. Il murmura, et quand il parla, l’air vibra. « Par le souffle et l’ombre. Par la nuit éternelle. Dites-nous ce qui vous hante. »

Une lumière verte embrasa les orbites du crâne. « Une séparation. Le froid. Deux tombes, là où il devrait n’y en avoir qu’une ! »

« Fadaises. »

« Johanna ! » Emmrich s’éclaircit la voix et se tourna vers le crâne. « Dites-moi : qu’est-ce qui vous ferait trouver le repos ? »

« Emportez-moi... vers les murs noirs engloutis... près des flammes argentées... » La lueur du crâne vacilla, affaiblie. Il reprit ses cris assourdissants.

« Vous possédez un grand talent, Volkarin. » Johanna inclina imperceptiblement la tête. « Et vous avez peaufiné votre maîtrise de la manifestation sub-astrale. »

Emmrich rayonna. « Eh bien, merci. »

« Mais qu’est-ce que cette calamité geignarde veut faire dans le Temple du Croissant ? »

***

Emmrich se pencha sur un cercueil entouré de pots éclairés de flammes argentées. Il déposa le crâne à côté du corps d’une vieille femme, humblement vêtue, mais couronnée de roses blanches. Les cris cessèrent.

« Mathilde... »

« Votre femme s’est éteinte tranquillement dans son sommeil, à minuit. » Emmrich sourit. « Les archives confirment qu’elle souhaitait également que vous soyez enterrés ensemble. Vous ne serez plus jamais séparés.

Un soupir se fit entendre. Les lèvres de la vieille femme avaient-elles bougées, ou était-ce dû aux ondulations des flammes ?

Johanna se renfrogna. « Se mettre dans une telle colère, tout ça pour finir dans une autre tombe. »

« Oh, je ne sais pas. » Emmrich fit courir sa main sur le marbre blanc du cercueil. « Ce serait plutôt agréable de ressentir un amour aussi éternel. En outre, c’est aussi grâce à vous. »

« Il fallait que quelqu’un s’assure que vous n’alliez pas vous faire décapiter pendant que vous bavardiez avec les morts. »

« Les amitiés éternelles me touchent tout autant. »

« Bah ! »

Ils remontèrent vers la Grande nécropole dans un silence apaisé.

Source :EA.com
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